"Le Brésil serait ma récompense"

Vanden Borre: "Le Brésil serait ma récompense"

Le vrai Anthony Vanden Borre est enfin de retour à Anderlecht au point d’être cité chez les Diables à cinq mois du Mondial.

Anthony Vanden Borre est bien dans sa peau. Cela se voit, notamment, par la bonne humeur qu’il assure régulièrement à l’entraînement. Il chambre, il encourage, il taquine et il rigole beaucoup. Pareil lorsqu’il s’installe à notre table au bord de la magnifique piscine à débordement de l’hôtel Al Raha Beach donnant l’impression que le Golfe Persique est à nos pieds. C’est même lui qui entame la conversation en nous souhaitant une "très bonne année".

Merci, bonne année aussi. Que peut-on vous souhaiter pour 2014?

"Je vois où vous voulez en venir. (rires) Ce que je veux d’abord pour 2014, c’est être champion de Belgique avec cette jeune équipe d’Anderlecht."

Et que ferez-vous après ça?

"Bon, on va parler de la Coupe du Monde alors puisque vous voulez. (sourire) Je n’ai cependant pas envie de trop m’afficher car je n’ai pas fait la campagne de qualification."

Mais le Brésil est un objectif, non?

"Bien sûr. Je le disais déjà alors que je n’avais pas de club il y a quelques mois. Il faut être ambitieux quand on est sportif professionnel. Le Brésil, qui ne voudrait pas y aller?"

Les Diables vous manquent-ils ?

"À fond. Quand tu vois le niveau de l’équipe et l’enthousiasme autour, cela donne très envie."

Est-ce un gros handicap de ne pas avoir fait la campagne de qualification?

"Oui. C’est normal que les joueurs actuels restent en place. Maintenant, si tu parviens à mériter ta sélection entre-temps, ce n’est pas impossible d’intégrer le groupe."

Avez-vous déjà eu un contact avec le staff des Diables?

"Non."

Marc Wilmots a tout de même mentionné votre nom en conférence de presse alors qu’aucun journaliste ne lui avait posé la question.

"Oui, j’ai appris ça. C’est bien pour moi. C’est la preuve que je dois continuer à bien bosser. Ce sera une bagarre entre quatre joueurs (NdlR: Alderweireld, Gillet, Meunier et Vanden Borre); il y aura deux déçus."

L’un de vos concurrents est aussi l’un de vos équipiers à Anderlecht. Comment cela se passe avec Guillaume Gillet?

"On ne parle pas de ça. On sait qu’on est concurrent, mais cela se passe sainement."

Vincent Kompany est l’un de vos soutiens chez les Diables. Il a l’air d’avoir envie de rejouer avec vous.

"Et moi j’ai aussi envie de rejouer avec lui. Il m’a toujours encouragé dans ma carrière. Vincent ne parle pas beaucoup, mais il fonctionne par de petits gestes. Il y a quelques mois, quand j’étais dans le trou, il m’a fait un joli cadeau. Il était avec les Diables et il s’est arrangé pour me faire parvenir son maillot. Sans rien ajouter. C’était sa manière de me dire que je ne devais rien lâcher. Je l’ai écouté."

Est-ce la seule raison pour expliquer ce come-back ?

"Non. J’ai énormément travaillé et je n’ai rien lâché."

Même quand John van den Brom a dit que vous étiez son troisième choix au poste d’arrière droit?

"Oui. C’était dur à accepter, mais je savais que j’avais le niveau pour revenir dans l’équipe. Je m’entraînais à fond, plus que certains, et j’y croyais à fond, même quand j’étais le numéro 3. J’étais souvent le premier à arriver au club et le dernier à repartir. J’ai passé beaucoup de temps en salle de fitness."

Vous n’avez pas toujours été ce gros bosseur.

"C’est vrai. J’ai fait des sacrifices pour retrouver mon niveau."

Lesquels?

"Avant, j’avais une vie en dehors du terrain. Maintenant, je ne fais plus rien. (rires) J’étais toujours avec mes potes et on sortait beaucoup. Aujourd’hui, je ne sors quasiment plus, juste quand c’est possible et que cela ne pose pas de problème. Ce n’est pas toujours facile, mais je me dis que j’ai déjà bien profité de la vie."

Êtes-vous devenu un homme stable?

"Je le serai totalement quand j’aurai une femme et des enfants." (rires)

Êtes-vous toujours un cœur à prendre?

"Non. (sourire) Je suis en couple depuis un certain temps maintenant. Cela m’apaise et me calme. Tu sors moins et tu ne fais plus attention à des choses inutiles."

Vous avez aussi perdu du poids. On parle de neuf kilos en moins depuis votre retour au Sporting.

"Oui, c’est à peu près ça. Mon poids de forme, c’est 82-83 kilos. J’étais à 91-92 au début. J’ai perdu petit à petit. J’ai aussi banni quelques trucs de mon alimentation. Même si j’adore le chocolat, je ne mange plus de Nutella par exemple. Plus de Coca non plus."

Après un match de championnat, Besnik Hasi a déclaré qu’il fallait faire attention avec vous quand tout allait bien.

"Avec moi, tout est dangereux. C’est toujours comme ça avec Anthony. (sourire) Il voulait parler d’un possible coup de mou à un moment ou à un autre. On me dit que ça va arriver et je sais que ça risque d’être le cas, mais je ferai tout pour qu’il soit le plus court possible. Je ne peux pas me permettre d’avoir un long passage à vide car la Coupe du Monde approche à grands pas."

À quel point seriez-vous déçu si vous n’êtes pas sélectionné ?

"Je serais déçu, très déçu. C’est normal car je sais que c’est possible d’aller au Brésil. J’ai fait un long chemin pour revenir et je vois la Coupe du Monde comme une récompense. Si je n’y vais pas, j’accepterais cependant la décision de l’entraîneur."