Les anciens en ont ras-le-bol

Les anciens en ont ras-le-bol

Pour la première fois, Silvio Proto a pointé ses équipiers du doigt après la défaite. Olivier Deschacht se lâche également. Pour lui, les plus vieux ont tout fait pour motiver les jeunes. En vain...

Silvio Proto est le dernier à être sorti du vestiaire samedi à Louvain. Avant de se doucher, le gardien a crié toute sa frustration devant ses équipiers. Le vice-capitaine du Sporting n’acceptait une prestation aussi lamentable face à un potentiel relégable. “C’est même carrément scandaleux” , pestait-il au moment de quitter Den Dreef.

Comment expliquez-vous le non-match anderlechtois à Louvain ?

“C’est simple : il n’y avait aucune volonté. C’est très frustrant. L’entraîneur avait insisté sur le point faible de notre adversaire : le jeu défensif en profondeur. Nous l’avons exploité en début de rencontre puis plus rien. C’est scandaleux. Il est temps qu’on se regarde dans un miroir.”

Pourquoi Anderlecht est-il toujours plus faible à l’extérieur ?

“Parce qu’on affronte des équipes bien organisées et qu’on n’arrive pas à faire le jeu.”

Anderlecht a pourtant des joueurs capables de faire la différence.

“Oui mais ils ne le font pas. Des erreurs, tout le monde peut en faire mais je n’accepte pas qu’on retire le pied. Trop de joueurs n’ont pas été assez engagés.”

Est-ce la première fois que vous pointez du doigt vos équipiers ?

“On ne l’a jamais fait, mais je pense qu’il faut le faire. C’est nécessaire. Il ne faut pas toujours dire que tout est rose. À l’heure actuelle, trop peu de joueurs prennent leurs responsabilités.”

Vous en avez parlé dans le vestiaire ?

“Ce qui s’est dit dans le vestiaire reste dans le vestiaire.”

Comment va réagir l’équipe ?

“Je ne sais pas mais le moral est au plus bas en ce moment. Avec ce qu’on a montré à Louvain, on ne peut rien revendiquer en tête.”

Y a-t-il aussi un problème de talent ?

“Oui, c’est clair. Personne n’est sorti du lot face à un adversaire comme Louvain.”

Et le coach, y est-il pour quelque chose ?

“Il a toujours essayé de mettre la meilleure équipe sur le terrain. C’est aux joueurs d’exécuter ce qu’il demande. Il avait demandé de la profondeur, mais on n’en avait pas. Et quand la mentalité n’y est pas non plus, on ne peut pas gagner. Moi, je peux vous assurer que je me suis donné à fond.”


Deschacht: "Les anciens font tout pour motiver les jeunes. En vain..."

Olivier Deschacht a déjà vécu beaucoup de crises, mais on l’a rarement vu aussi abattu que samedi. “Je n’ai pas d’explication pour notre mauvaise performance. C’est frustrant” , dit-il.

Le coach est-il coupable ?

“Est-ce de sa faute si on ne sait pas donner une passe à deux mètres ? Ou qu’aucun centre n’aboutit ? Ou que les phases arrêtées ne sont pas bien données ?”

À l’extérieur, vous avez un bilan de 20 sur 45.

“On gagne quasi tout chez nous; rien ne marche à l’extérieur. C’est vraiment bizarre et carrément incroyable. La semaine passée, on jouait encore pour le titre et là, on est à nouveau nul. Je ne comprends pas… On a réussi à obtenir une seule occasion à Louvain.”

Les jeunes ont déçu, samedi.

“Mitrovic avait été fantastique avec les Espoirs serbes; il était peut-être un peu fatigué. Pareil pour Praet qui avait aussi joué nonante minutes en semaine. Mais bon, ce n’est pas une excuse. J’en ai marre de sortir des excuses.”

Vous étiez avertis que se déplacer à OHL pouvait se révéler dangereux.

“On s’est bien entraîné cette semaine. Avant le match, on criait et on s’encourageait puis plus rien sur le terrain. Cela me pèse vraiment. On vise toujours les vieux (sic) mais on fait tout pour l’équipe. C’est dommage que vous ne soyez pas là pendant les entraînements ou dans le vestiaire. Vous verriez que les anciens motivent tout le monde. On essaie d’accompagner les jeunes mais cela ne fonctionne pas. C’est vraiment triste.”