Praet - Deschacht: le flanc fort

Praet - Deschacht: le flanc fort

Le côté gauche est l’une des seules certitudes de Besnik Hasi en ce début de saison.
À l’heure où Anderlecht cherche l’équilibre et la meilleure manière de combler ses lacunes, un duo cartonne tellement qu’il n’est même pas mis en danger par la concurrence. Olivier Deschacht et Dennis Praet, c’est un mélange de sécurité et de créativité.

La promotion de Besnik Hasi en tant que T1 a eu pour effet immédiat le placement définitif de Dennis Praet en tant qu’extérieur gauche. Supposée être une solution de rechange jusqu’au terme de la défunte saison, la décision de poster le jeune Louvaniste sur le flanc est devenue la norme. Le renfort prévu sur l’aile semble d’ailleurs avoir été oublié par la direction.

Derrière lui, l’éternel Olivier Deschacht ne prend pas une ride. À 33 piges, celui qui n’a connu que le Sporting dans sa carrière vit ses plus beaux moments. Il le dit lui-même : il n’a jamais été aussi fort.

Mais comment ce duo est-il si performant et si stable ? Il est en fait la parfaite combinaison entre expérience et fougue, entre physique et technique, entre coaching et complémentarité.

Les deux hommes s’entendent à merveille et ça se ressent sur le terrain. Quand Deschacht déborde, Dennis Praet, nettement plus affûté que par le passé, compense par un travail défensif accru afin d’éviter que son compère ne se retrouve en situation d’un contre un et de surnombre adverse. Quand Praet se permet d’aller créer via l’axe du jeu, son équipier prend le flanc à son compte.

L’expérience de Deschacht fait beaucoup de bien à Praet qui parvient à canaliser ses efforts et à se replacer. Deschacht se permet des montées sporadiques. Le 4-4-2 demande un travail plus défensif aux latéraux, ce qui aide le natif de Gand.

Les différences entre le flanc droit des Mauves (lorsqu’il est épargné par les blessures) et le gauche sont criantes. Anthony Vanden Borre et Andy Najar (ou Najar-Acheampong, vu la blessure de Vanden Borre) sont très techniques, offensifs et possèdent une approche verticale. Le duo Deschacht-Praet est plus posé. Le premier aime parfois sortir de sa boîte pour dédoubler sur l’aile mais le rythme est surtout donné par le plus jeune qui aime temporiser et faire le jeu via un repli axial.

Le duo assure et rassure et fait office d’élément stable dans une équipe qui se cherche encore.

"Olivier me coache sur le terrain"

Sur le terrain, cela clique entre les deux hommes. Ils n’expliquent pas vraiment leur complémentarité mais n’hésitent pas à se lancer mutuellement des fleurs.

Olivier Deschacht confie d’ailleurs qu’il apprécie la position du jeune Louvaniste sur le flanc gauche. À tel point qu’il le voit s’y imposer. "Je le trouve vraiment excellent lorsqu’il évolue sur le flanc gauche, confie Deschacht. Il peut plonger dans l’axe et soutenir l’entrejeu. Un Dennis en forme peut être décisif et marquer beaucoup de buts".

De son côté, Dennis Praet semble s’être habitué à cette nouvelle place au fur et à mesure des rencontres. Il aime être aligné dans une position axiale mais est conscient que, depuis qu’il évolue sur le flanc, son volume de jeu et son abattage se sont développés. "Il est possible d’être décisif depuis l’aile mais il faut un gros volume de jeu. J’y travaille énormément. Je n’ai jamais été aussi affûté. Je m’entraîne davantage pour mettre toutes les chances de mon côté."

Dennis Praet voit en Olivier Deschacht une sorte de guide sur le terrain. "On communique beaucoup sur la pelouse, explique Praet. Je pense que c’est vraiment important. Il me coache. Si son attaquant va à l’intérieur, il me donne la consigne de le suivre alors que lui marque l’autre. On enchaîne les matches ensemble et cela va de mieux en mieux".

Olivier Deschacht s’est fait un nom à force de travail et il entraîne Praet dans sa manière de penser. "On bosse beaucoup durant un match, commente le trentenaire. On tente de ne rien laisser passer tout en créant. On montre du caractère, une mentalité positive".

À deux, ils n’ont perdu que trois points

Statistiquement parlant, Dennis Praet et Olivier Deschacht sont quasiment invincibles.

Depuis que Besnik Hasi est l’entraîneur principal du RSCA et que les deux joueurs sont alignés à gauche dans un 4-4-2, ils ont tout gagné à l’exception d’une rencontre. Un bilan exceptionnel de 33 unités prises sur 36 possibles.

Leur seule défaite depuis l’installation de Besnik Hasi en tant qu’entraîneur principal, ils l’ont connue à Genk durant les playoffs, lorsque Thomas Buffel trompa Silvio Proto d’un subtil lob contre le cours du jeu.

Pour les onze autres rencontres jouées en 4-4-2 de concert sur le flanc gauche, les deux Mauves n’ont jamais perdu le moindre point.

Cela s’explique par l’absence de Dennis Praet lors du nul contre Zulte Waregem et du retour au 4-3-3 lors de la défaite à Sclessin. Il faut concéder qu’Anderlecht tourne à plein régime depuis la fin de saison dernière et son flanc gauche n’y est pas innocent.

D’un point de vue personnel, les deux gaillards n’ont pas explosé leurs statistiques. Les 4 assists de Dennis Praet et celui d’Olivier Deschacht prouvent leur dévotion envers leurs équipiers. Le plus jeune a inscrit 2 buts, pour un seul pour le trentenaire.