Denis Odoi

Odoi : "Mon salaire ne me console pas"

Denis Odoi, en principe titulaire contre le Standard, n’est pas heureux sur le banc : “Je ne sais pas pourquoi je ne joue plus”

Au moment où il signait son contrat à Anderlecht, Denis Odoi était l’homme le plus heureux du monde. “C’est un rêve qui devient réalité” , avait-il dit.

Même pas un an plus tard, le Louvaniste a perdu son sourire. “C’est vrai, je ne suis plus le Denis rigolo de Saint-Trond.”

Ce week-end, les choses pourraient changer pour lui. Vu la suspension de Marcin Wasilewski, il devrait être titulaire au Standard.

Allez-vous jouer?

“Je l’espère. Mais je n’en aurai la certitude que dimanche. Si je ne joue pas maintenant, je peux en tirer mes conclusions. Cela signifierait que je fais quelque chose de mal...”

Comment gérez-vous ce statut de réserviste?

“Ce n’est pas facile. Je suis quelqu’un qui veut être sur le terrain. Je n’avais jamais connu le banc. Cela fait encore plus mal que de perdre.”

Une victoire vous fait-elle plaisir?

“Pour le club, oui. Denis Odoi n’est pas important.”

Avez-vous du rythme de match?

“J'ai joué en amical à Diegem, la semaine passée. (petit rire) Je ne joue pas en Espoirs, mais ma condition physique est excellente. C’est ce que les tests physiques ont démontré. Mais il y a une différence entre un match et courir sur un home trainer. Il faut dire qu’ici, les niveaux des entraînements sont si élevés qu’on garde sa forme. J’ai surtout appris à être plus affûté pour subtiliser le ballon à un adversaire. On ne prend pas le ballon à Suarez ou à Mbokani comme on le veut.”

Parvenez-vous à vous motiver aux entraînements?

“Maintenant, oui. Mais il y a eu une période, avant la trêve, où j’ai souffert mentalement. Toutefois, je courais toujours devant quand on faisait des tours de terrain.”

On suppose que Wasilewski n’est pas le plus simple des concurrents.

“Il est très compétitif et réalise des bons matches, mais je n’ai pas changé par rapport à l’Odoi du début de saison. Et là, je jouais régulièrement. Même en étant suspendu en championnat, je gardais ma place en Coupe d’Europe. Je crois que j’ai disputé des matches corrects. C’est avec moi dans l’équipe qu’on a gagné à Genk et à Gand!”

Le match contre Rupel-Boom vous a-t-il coûté votre place?

“C’était mon seul mauvais match. J’ai longtemps pensé que c’est ce match qui a tout gâché pour moi. En stage hivernal, j’ai eu un entretien avec le coach. Il m’a dit que ce n’était pas vrai. Que je comprenne son choix ou pas: c’est la vérité. Il faut que je l’accepte. Même si je me suis retrouvé sur le banc sans véritable raison. Cela fait mal et c’est difficile à avaler.”

Wasilewski a marqué trois buts en championnat et un en Europa League.

“Si Anderlecht cherchait un défenseur qui marque, le club n’aurait pas dû venir me chercher. Je dois marquer une fois tous les deux ans, à peu près. Ma définition d’un défenseur est quelqu’un qui doit éviter que l’adversaire marque.”

Wasilewski est doublement motivé: c’est l’année de l’Euro organisé dans son pays.

“Euro ou pas: il se donne toujours à fond. Et attention: chapeau pour ce qu’il fait. Je n’ai pas de problèmes avec lui. Je trouve même qu’il a un bon humour, et je crois qu’il rit aussi de mes blagues...”

L’état de votre compte en banque doit diminuer votre peine...

“Eh bien là: non! On dit que l’argent ne rend pas heureux. Je peux le confirmer. Je gagne bien ma vie, mais mon salaire ne me console pas. Des amis rendent beaucoup plus heureux que l’argent.”

Proto

Kouyaté - Juhasz - Deschacht

Klejstan

Gillet - - - - - - - Safari

Biglia

Suarez - Mbokani - Jovanovic

La blague d'Odoi qui a fait peur à Anderlecht

Denis Odoi a publié une photo de lui dans le plâtre sur Twitter . Une grosse farce...

Malgré sa petite taille, Denis Odoi a laissé un grand vide dans le vestiaire trudonnaire. “Il est toujours en train de rire” , explique Ludovic Buysens. “On faisait des jeux de mot foireux qui ne faisaient rire que nous. Là, je dis parfois des trucs et personne ne comprend. Je pense alors à Denis…”

Le Louvaniste n’a pas perdu son humour en passant à Anderlecht cet été. “Malgré mon statut de réserviste, il essaie d’être toujours de bonne humeur avec ses équipiers” , dit-il.

En début de semaine, Denis Odoi a quand même donné des sueurs froides au staff du Sporting. Sur son compte Twitter , il avait posté une photo la jambe dans le plâtre. “Je ne l’ai laissée qu’une heure, mais cela a fait beaucoup parler. J’ai vite reçu un coup de téléphone du staff pour savoir ce qu’il se passait. J’ai vite rassuré tout le monde sur mon état de santé. Anderlecht a eu peur quand même...”

Ludovic Buysens rigole. “Je lui ai dit que cela pouvait être dangereux quand même pour lui, mais cela m’a quand même fait bien rire. Il est un peu fou ce garçon.”

Denis Odoi ne peut que confirmer ce constat. On le lui a souvent dit. “La saison passée, Je suis entré sur le terrain avec une chanson en tête. Impossible de me l’enlever. Je l’ai donc chantée pendant toute la rencontre. Niels Schouterden, qui jouait devant moi, n’en revenait pas. Il me disait de me concentrer. Je l’étais, mais cela ne m’empêche pas de fredonner un air.”

Dimanche, Ludovic Buysens sait qu’il va entendre quelques blagues de son pote sur la pelouse du Stayen. “Je ne parle jamais sur un terrain, mais il va essayer de me faire rire. Je me tiendrai le plus loin possible de lui. Denis n’arrête pas de parler sur un terrain. Il chambre, il insulte, il rigole, il râle... Je lui ai déjà dit : si je ne le connaissais pas, je le détesterais.” (rires)