De Sutter: "Il est plus sévère avec moi"
Sorti d’une saison noire, Tom De Sutter sent désormais van den Brom le pousser
On le croyait prêt à laver son linge sale, mais Tom De Sutter reste trop droit, trop propre pour cracher. Réduit à la portion congrue sous les ordres d’Ariël Jacobs, le pilier anderlechtois aurait pourtant pu effacer les humiliations passées en quelques coups de sabot. “Même quand Jacobs me faisait monter au jeu pour 2 minutes, je ne prenais pas cela pour un manque de respect. Je me disais qu’il devait forcément penser que j’étais le joueur qu’il fallait à ce moment-là. Je ne lui en ai pas parlé, mais de toute façon, en 4 ans, Ariël n’a jamais été bavard avec moi. On connaissait ses entraînements par cœur. D’après moi, tout le monde était lassé.”
Dieu sait pourtant si à l’instar des décideurs anderlechtois refusant obstinément de le lâcher vers les Pays-Bas en janvier dernier, Ariël Jacobs avait alors souligné avec emphase la mentalité de son joueur. “Mais il n’y a pas que la mentalité. Il faut mettre les onze meilleurs joueurs, point à la ligne.”
alors que John van den Brom a désormais relancé les dés, l’ancien attaquant du Cercle n’exige plus de faire partie des numéros gagnants pour promettre de rester. “Je ne veux plus revivre la même aventure que la saison passée, mais si je suis certain d’avoir un temps de jeu suffisant, pourquoi vouloir absolument être titulaire pour rester ? Tout est différent désormais. Je sens que l’entraîneur me pousse. Il est plus sévère avec moi, il n’arrête pas de me bousculer, mais c’est avant tout le signe qu’il entend tirer quelque chose de moi. Cela vaut nettement mieux qu’un coach qui passe à vos côtés sans un regard jeté.”
Car, en traversant la dernière saison comme un fantôme croisé en pleine journée (“je crois que j’ai dû avoir 300 minutes de jeu au total”), De Sutter a, quoi qu’il dise, broyé du noir sans jamais l’étaler. “J’essayais de ne pas ramener mes problèmes à la maison. Heureusement de ce côté-là, tout était parfait. Il y a toujours des moments où un joueur tire la gueule dans une saison. Chez moi, cela a sans doute été un peu plus long, mais en quatre ans, ma bonne humeur ne m’a pas quitté.”
Sans lâcher son inattaquable sourire, Tom De Sutter reconnaît pourtant avoir changé. “Je suis peut-être devenu plus égoïste, mais je n’ai jamais été un grand gentil. Je sais aussi me bagarrer à l’entraînement. Avant, je pensais sans doute trop aux autres. Aujourd’hui je pense plus à moi, mais l’esprit d’équipe reste au-dessus de la mêlée.”
Chassez le naturel, vous le verrez galoper...