J9: RSC Anderlecht vs Lokeren et les autres...

RSCA - Lokeren
Genk - Malines
Louvain - Wasland-Beveren
Lierse - Zulte-Waregem
Mons - Beerschot
Cercle Bruges - Bharleroi
La Gantoise - FC bruges
Courtrai - Standard

Equipe type de la 9e journée : Anderlecht et Bruges, les patrons

Les deux favoris du championnat se taillent la part du lion cette semaine

Bojan Jorgacevic en impose toujours autant dans les cages brugeoises. Le Serbe n'a pu éviter le match nul face à Gand, mais sans une intervention de grande classe, les Blauw en Zwart auraient pu repartir les mains vides. Au back droit, Guillaume Gillet n'a pas démérité, retrouvant ses vieux réflexes. On note la présence d'un autre Anderlechtois dans la charnière centrale. Bram Nuytinck séduit semaine après semaine l'exigeant public mauve. Pas une sinécure, on le sait. A ses côtés, le besogneux Michael Almebäck complète le centre de la défense. Le Suédois du Club de Bruges a fait le travail pour contrer les attaques gantoises. Enfin au back gauche, Olivier Deschacht a fait un joli pied de nez à ses (nombreux) détracteurs en mettant un but d'anthologie.

Au milieu, ce sont deux des plus belles pattes de la Pro League qui s'imposent. Franck Berrier, auteur d'un but pour Zulte contre le Lierse donne encore plus de regrets aux supporters du Standard. Surtout quand on sait que ceux-ci on dû encaisser une nouvelle défaite. Aussi discret que talentueux, Julien Gorius n'a pas sourcillé au moment d'offrir un assist à Benji De Ceulaer. Une action qui a crucifié Malines, son ancien club.

Sur le flanc droit, Jordan Remacle a réalisé un superbe match face au Club. Un assist, un but, tout y est pour le blondinet de La Gantoise. A gauche, c'est un joueur d'un autre style qui apparaît. Maxime Lestienne confirme qu'il est bel et bien en super forme en ce début de saison. L'ancien minot du Canonnier n'en finit plus d'impressionner. La maturité serait-elle enfin arrivée pour le Brugeois ?

Le duo d'attaque repose sur les (larges) épaules de Carlos Bacca et Habib Habibou. Le premier a été dans tous les bons coups de Bruges. L'avant-centre de Zulte a quant à lui régalé ses supporters en s'offrant un coup du chapeau. Magistral.

Et Dieumerci Mbokani dans tout ça ? Le Congolais a certes réalisé une prestation étincelante, ponctuée de deux goals. Malheureusement, on retiendra surtout son inacceptable pétage de plombs sur Killian Overmeire. Dommage, tant l'attaquant du Sporting avait été irréprochable jusqu'à cet incident.

Proto : “Et pourtant, je n’avais pas la tête au foot”

Par deux fois, Silvio Proto aura sauvé Anderlecht alors même qu’un problème privé était venu perturber sa journée

“Le foot est parfois bizarre”. Alors que Silvio Proto aurait pu passer à côté de son sujet en raison d’un problème purement privé, le portier anderlechtois aura une nouvelle fois sorti le grand jeu en évitant au Sporting d’encaisser deux buts tout faits : “Je n’étais pas en forme. Dans la journée, j’avais connu une sale histoire qui n’avait heureusement rien à voir avec mes enfants ou des problèmes de santé. Il s’agit d’une chose qui me tient vraiment à cœur, mais j’espère que cela sera vite réglé.”

En arrivant au Parc Astrid, Proto n’aura pourtant pas songé une minute à présenter un mot d’excuse, histoire d’être exceptionnellement remplacé. “Non, cela ne m’a même pas traversé l’esprit. Vous savez, je n’ai jamais oublié que le foot servait à nourrir ma famille. Il fallait simplement que je tourne le bouton en entrant sur le terrain. Cela peut paraître compliqué pour certains, mais je suis payé pour faire cela !”

Il n’empêche. D’un calme olympien depuis le début de saison, Silvio Proto paraît désormais dégager une sérénité que plus rien (à l’exception peut-être de Francky Dury et de ses envolées) ne semble perturber : “C’est vrai que cela fait quelques semaines que je ne sens plus aucune nervosité. L’entraîneur des gardiens, Max de Jong, sait ce que je lui dois. Il parle énormément avec moi. Je sais que c’est exactement ce qu’il me faut, mais à Anderlecht, ça n’avait pas toujours été le cas.”

L’allusion à Filip De Wilde était à peine déguisée même si le meilleur gardien du championnat belge ne semblait plus avoir aucun compte à solder. Samedi, même ses antécédents avec Copa paraissaient totalement oubliés : “C’est de l’histoire ancienne. À l’époque, ni lui ni moi n’avions eu des mots appropriés. Cette fois-ci, on s’est chaleureusement félicité.”

À l’instar d’un Proto dont il faudrait un jour s’amuser à calculer les points gagnés : “Ce n’est sans doute pas normal qu’on prenne autant de buts. Mais l’important reste d’en marquer un de plus.”

Un discours qui n’est pas sans rappeler un certain vdB…

Deschacht: “Ce 3-0 nous donne des ailes avant Malaga”

Olivier Deschacht a inscrit son 2e but, mais c’est Mbokani qui a tué Lokeren

Anderlecht a connu une répétition générale parfaite avant son deuxième match de Ligue des Champions : une victoire facile (3-0) contre Lokeren, pas d’énergie dépensée inutilement et pas de blessés. “On a augmenté notre capital confiance”, était la conclusion d’Olivier Deschacht, le vice-capitaine. “Ce 3-0 nous donne des ailes avant Malaga.”

Seul bémol : le geste inutile de Mbokani envers Kilian Overmeire.

Anderlecht n’aura pas forcé son talent face au vainqueur de la Coupe. Avant le repos, c’est à un rythme pas très élevé que les Mauves ont chassé en vain le but d’ouverture. Les stars pensaient visiblement à la C1 . “Même en jouant à l’aise, on s’est créé des occasions” , indiquait Deschacht. Mais Mbokani, Jovanovic et Gillet ont trouvé Copa sur leur chemin.

Quand il faut vraiment marquer, les Mauves disposent d’un attaquant de niveau mondial : Dieumerci Mbokani. Sur un corner de Biglia (il a enfin été décisif sur phase arrêtée), Dieu trompait le portier ivoirien. “Si Dieu peut jouer ainsi tous les trois jours, la saison s’annonce belle, dit Oli . La saison passée, une demi-occasion suffisait à Suarez pour marquer. Maintenant, c’est Dieu qui (NdlR : avec son 6e but) concrétise la moindre occasion.”

La même chose vaut pour… Deschacht. Il est à trois assists et deux goals, même si celui de samedi est rentré via la jambe d’un Lokerenois. “J’ai eu de la chance, avouait le défenseur du Sporting. Je visais le second poteau, mais le ballon est rentré au premier. Je suis en pleine confiance, sinon je ne tirerais pas des 20 mètres. Mais ce qui m’intéresse plus, c’est d’avoir gardé le zéro.”

Acclamé par le public, Deschacht a couru vers van den Brom et Hasi. “Vous savez tous d’où je viens , dit-il. De très loin. Si je suis à nouveau joueur de foot, c’est grâce à van den Brom. Je dois le remercier. Mais je ne plane pas. Je connais Anderlecht. Le public est si critique que tout peut changer en un match. Mais je savoure à fond ce moment de joie. Je ne marquerai pas toutes les semaines. Mbokani ne doit pas se faire de soucis : je ne serai pas meilleur buteur cette saison . (Rires).”

van den Brom : “Je n’ai rien dû dire”

Pour John van den Brom, le Sporting a simplement réussi son meilleur match jusqu’ici

En le voyant accroché à son banc comme s’il évitait presque de se lever, certains s’étaient hier soir questionnés. Pas le moindre rhume ou signe de fatigue pourtant : hier, John van den Brom était simplement satisfait : “C’est la première fois que je retrouve mes joueurs à la mi-temps et que je n’ai strictement rien à leur dire. Je me suis posé devant eux dans le vestiaire et je ne savais pas de quoi parler. Le score était pourtant de 0-0 mais on contrôlait absolument tout, je devais juste attendre que le ballon finisse par rentrer.”

La seule inquiétude du Néerlandais était hier soir tombée à quelques centains de kilomètres du stade anderlechtois. Car tandis que le Sporting réussissait sa répétition générale avant sa grande soirée européenne de mercredi, Malaga avait lui aussi frappé un grand coup de son côté : “Je le sais. J’ai déjà eu Bart Meert et Geert Emmerechts en ligne. On les avait envoyés là-bas pour superviser Malaga mais ils m’ont dit que la partie face au Betis avait été un peu faussée. Après dix minutes, Séville s’est retrouvée à dix. Je ne sais pas très bien quelles leçons, on pourra en tirer.”

Samedi, les chiffres étalés par Malaga avaient pourtant ramené John van den Brom à la prudence : “C’est clair que lorsqu’ils gagnent 4-0 contre le Betis après avoir mis 3 goals au Zenit, il faut prendre ces références au sérieux. Mais sincèrement, je me préoccupe d’abord de mon groupe. Ce que Malaga fait, cela m’est égal.”

Au point peut-être de maintenir le duo De Sutter-Mbokani en se privant d’une défense renforcée. Hier soir, le Néerlandais avouait de ne pas s’être encore décidé : “Je ne sais pas encore ce que je ferai. Il est tout à fait possible que je maintienne l’équipe qui a joué aujourd’hui.”

Après la grande distinction accordée, personne ne serait surpris.

Cafouillage au Parc Astrid : un mort

Des supporters accusent les secours d’avoir tardé à secourir un supporter qui convulsait

Un supporter est décédé samedi passé au Parc Astrid dans une tribune du stade Constant Vanden Stock lors de la rencontre qui opposait le Sporting d’Anderlecht à Lokeren. De source policière, qui confirme, cet homme est décédé “de mort naturelle” . Point.

Selon des témoins, la confusion aurait régné et les secours, pourtant présents en nombre sur place, auraient, par manque de coordination, tardé à intervenir.

Hier soir, seul Pierre Meys, porte-parole des pompiers de la Région bruxelloise qui inclut l’aide médicale urgente, a pu être contacté. Il était prématuré pour lui de faire le moindre commentaire.

Des témoins de la scène se disent “choqués” par ce qu’ils ont vu : la mort en direct, le temps perdu, des secours pris de court et très mal organisés. “Je me trouvais au premier rang de la tribune E5. Je peux vous dire que toute la tribune a été bouleversée. On a crié aux stewards d’appeler les ambulanciers. Ça a pris tout un temps pour que des gens en orange fluo estiment enfin que oui, un homme en train de convulser tout en bavant méritait peut-être qu’on appelle un chef. Ce chef n’a pas appelé directement une équipe médicalisée : après les orange fluo, on a vu des types en jaune fluo arriver en marchant depuis le coin tribune visiteurs. Cinq minutes pour décider qu’il fallait une ambulance, pour l’arrivée des ambulanciers et les premières tentatives enfin de réanimer le malheureux. Le supporter est décédé devant nous dans une violente convulsion. La police, une dizaine d’agents, a fait bâcher la scène. La personne a été évacuée avec le tube dans la bouche mais sans aucune ventilation. Je suis choqué par tant d’incompétence.”

Un forum de supporters demande au club de revoir en profondeur la sécurité médicalisée du public assistant aux rencontres à Anderlecht. Au vu de ce qui s’est passé samedi dernier et que des témoins rapportent, celle-ci est mise en cause. “Cela peut arriver à chacun de nous. On trouve dix ambulances le long du stade dans lesquelles ça joue à la belote (sic !). Des minutes ont été perdues.”

Et la question à laquelle personne ne répondra jamais, est posée : pouvait-on sauver ce supporter dont l’identité n’est pas révélée ?

Chez les pompiers, Pierre Meys nuance. Hier soir, il ne pouvait pas se faire communiquer le rapport de l’intervention.

Le porte-parole des pompiers rappelle que, d’un point de vue aide médicale, les stades de football belges “ figurent parmi les mieux organisés en Europe. […] Lors des matchs, la Croix-Rouge et nous avons des équipes qui interviennent dans les meilleurs délais, dans tous les cas de figure.”