Luka Milivojevic, la cible facile

Luka Milivojevic, la cible facile

Considéré comme le sauveur en juillet 2013, le Serbe de 2,7 millions risque à nouveau de se trouver sur une voie de garage.
À quelques jours près, cela fait un an qu’Anderlecht a transféré Luka Milivojevic. Avec ses 2,7 millions d’euros, il était un des joueurs les plus chers de l’histoire du club. Un an plus tard, alors que tout le monde joue mal, il est la tête de Turc du Sporting. Quand la machine ne tourne pas - comme contre Charleroi - c’est le brave Serbe qu’on pointe du doigt. Il va perdre sa place à la faveur de Defour, risque déjà de ne pas jouer ce soir et peut même partir si Kljestan ne se trouve pas de club.

Pourtant, Milivojevic n’était pas n’importe qui en Serbie. International A à sept reprises (il n’avait que 22 ans quand il a signé au RSCA), il était le patron dans l’entrejeu de l’Étoile Rouge de Belgrade, vainqueur de la Coupe en 2012 et vice-champion en 2013.

À la présentation officielle de Milivojevic, Herman Van Holsbeeck était plein d’éloges au sujet de sa nouvelle recrue. Voici ses déclarations :

"Je suis très satisfait qu’on ait pu transférer Luka Milivojevic. Il va nous apporter l’équilibre […] Il a un autre style que Biglia, dont tout le monde fait une star mondiale. Alors que notre Argentin monopolisait le jeu d’Anderlecht, Milivojevic a plus le profil d’un joueur moderne qui travaille défensivement mais qui met aussi le nez à la fenêtre en inscrivant régulièrement un but. […] Il a toujours été notre premier choix. Nous le suivions depuis un an. […] On a activé la piste Dos Santos parce que le prix demandé par l’Étoile Rouge de Belgrade pour Milivojevic a longtemps été au-dessus de nos moyens. Il était un moment question de quelque 5 millions. […] J eune mais déjà expérimenté et susceptible de nous offrir une plus-value dans quelques années, le Serbe a le profil idéal. Une chose est sûre : Milivojevic est la pièce du puzzle qui nous manquait."

Après avoir remporté le titre en mai - Milivojevic n’était même pas sur la feuille de match, comme dans la plupart des matches du second tour - Van Holsbeeck persistait : "La saison prochaine sera la saison de Milivojevic."

Mais après trois matches de championnat, le bouc émissaire à Anderlecht s’appelle à nouveau… Milivojevic.

Teklak: "Débile de le tuer dans ce rôle"

Notre consultant, Alex Teklak, livre son analyse sur le joueur serbe: "Milivojevic joue dans un système et donc dans une équipe qui ne lui convient pas. Ce n’est pas un mauvais joueur, croyez-moi. Mais il a un profil différent de celui de Kouyaté. Il a besoin de temps et de confort dans ses prises de décision. Il doit jouer dans une défense dans un milieu de terrain à trois. Protégé par deux joueurs actifs et mordants dans le duel devant lui, il pourra orienter le jeu et distiller de bonnes passes. Le tuer dans son rôle actuel est donc débile. Il a fait des efforts mais en pressant très haut, il dénature son jeu. Il se fait éliminer par une passe, il choisit le mauvais timing… Il ne sait pas faire cela. Quand on a un certain profil, ce n’est pas possible de se métamorphoser.

Anderlecht a claqué 2,7 millions pour lui. C’est énorme. Mais est-ce que ce n’était pas le rôle de Hasi de masquer ses lacunes, afin que la valeur du garçon cesse de baisser ? Sinon, il ne vaudra bientôt plus rien. N’oublions pas non plus que c’est un gamin qui n’a pas d’expérience du championnat belge."