Anderlecht vs Standard: où les jeunes ont-il le plus la chance de percer?

Anderlecht vs Standard: où les jeunes ont-il le plus la chance de percer?

Division 1 Les clubs du Standard et d'Anderlecht, grands rivaux sur les pelouses belges, ont un point commun. Ils disposent d'un centre de formation de qualité. Mais lequel des deux est le plus performant? Réponse.


Anderlecht: un centre de formation qui carbure au super

Michaël Heylen est devenu samedi le 23e jeune de Neerpede à jouer en équipe première sur les onze dernières années.

Retour en 2003. Vincent Kompany faisait ses débuts à Anderlecht. Suivi quelques mois plus tard par Anthony Vanden Borre et Jonathan Legear. Trois jeunes sortis de l’école des jeunes du Sporting. Cela ressemblait alors à une anomalie. Un simple coup de chance.

Onze ans plus tard, la liste des talents formés à Neerpede est pourtant longue. Samedi contre le Cercle, Michaël Heylen est devenu le vingt-troisième jeune passé au moins une saison par l’école anderlechtoise à disputer des minutes de jeu en équipe première depuis la saison 2003-2004.

Un chiffre qui rend fier Jean Kindermans, directeur du centre de formation du Sporting depuis neuf ans. "Je suis un homme heureux" , sourit-il. "Vingt-trois, c’est très bien, mais le pourcentage de plus en plus grand de jeunes venus de notre école en équipe première me réjouit encore plus. C’est la récompense du travail strict de toute une équipe."

Un travail de plus en plus reconnu à l’étranger. Il y a quelques semaines, Jean Kindermans a été invité à l’ ECA , l’association européenne des clubs professionnels. "J’ai donné une conférence sur la manière dont on travaillait avec les jeunes. Pour illustrer tout ça, j’ai fait un onze type avec nos récents fleurons en disant qu’il pourrait tenir la route en Ligue des Champions. Il y avait Lukaku, Praet, Mbemba, Bruno, Tielemans mais aussi Januzaj qu’on est venu nous prendre."

C’est d’ailleurs devenu le plus gros souci à Neerpede. "L’étiquette talent d’Anderlecht fait saliver beaucoup de monde. Des recruteurs mais aussi des managers" , regrette Jean Kindermans. "Heureusement, les exemples de réussite jusqu’en équipe pro sont de plus en plus nombreux. C’est notre plus bel argument pour contrer les avances de clubs plus huppés. À part Januzaj qui était un talent hors norme, dites-moi combien de jeunes partis d’Anderlecht pour un grand club ont réussi en équipe première ? Aucun ! Il ne faut pas être très intelligent aujourd’hui pour vouloir quitter notre club en cours de formation."

Cet été, Anderlecht a tout de même perdu une belle promesse : Jason Eyenga-Lokilo, qui a fêté ses seize ans la semaine passée. "Son entourage s’est fait monter la tête. C’est malheureux. D’autant que le garçon n’a pas encore retrouvé de club actuellement. Tout cela à un âge crucial pour le développement d’un jeune."

Si les jeunes sont de plus en plus nombreux chaque année en équipe première, cela ne signifie pas que tous réussissent non plus. Plusieurs talents qui ont atteint le noyau A ces dernières années n’ont pas fait une grosse carrière derrière. On peut penser à Olivier Mukendi, par exemple, vingt-trois ans et qui joue actuellement au FC Jeunesse Canach (D1 luxembourgeoise). "Urbain Hasaert, notre chef du scouting chez les jeunes, a une formule : on ne devient footballeur pro qu’au bout de son centième match de D1. Jouer quelques minutes, c’est bien, mais ce n’est qu’une étape sur le long chemin de la réussite. Heylen, tout comme les autres jeunes du groupe, doivent maintenant tenter de se rendre indispensable au coach."

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Les jeunes ont rapporté 48,2 millions depuis 2003 au Sporting

C’est moins que le Standard mais bien plus que Bruges et ses malheureux 600.000€.

Anderlecht investit beaucoup dans sa formation. Dans les terrains, dans l’encadrement et dans les contrats. Le retour en vaut largement la peine. Depuis 2003, la direction du Sporting a reçu 48,2 millions pour dix-sept de ses jeunes.


Un chiffre colossal, même si c’est un peu moins que le Standard (62,1 millions reçus depuis 2003). C’est par contre plus que Genk (37,5) et beaucoup plus que le Club Brugeois qui n’a touché que… 600.000€ pour ses propres jeunes (seuls Coosemans, Vanaudenaerde, De Wulf et Geraerts ont rapporté un peu d’argent !).

À Anderlecht, c’est Romelu Lukaku qui a rapporté le plus : 16 millions. Loin devant Vincent Kompany (10,5), Massimo Bruno (5) et Anthony Vanden Borre (4,5).

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Le Standard fait encore plus fort: 39 jeunes!

Le Standard a l’avantage d’avoir commencé son travail intensif chez les jeunes plus tôt.

Si les chiffres de la formation ont commencé à prendre de l’ampleur ces quelques dernières années à Anderlecht, les Liégeois sont déjà fournis depuis près de dix ans par leur Académie Robert Louis-Dreyfus.

Résultat : le Standard a fait passer… trente-neuf joueurs de son centre de formation aux pros depuis 2003 selon les mêmes critères (au moins une saison chez les jeunes du club, donc pas Steven Defour, par exemple).

On trouve cependant une proportion plus grande de joueurs qui n’ont pas fait une carrière aussi prometteuse qu’espéré au Standard qu’à Anderlecht (Collin, Dimvula, Gomez, Papassarantis, De Vriendt, Villano, Yagan, Kabamba…).


Au Club Brugeois, on a fait jouer vingt-trois jeunes chez les pros depuis 2003. Exactement comme Anderlecht, mais ils sont très nombreux à ne pas avoir répondu aux attentes initiales. De Van Tornhout à Van Acker en passant par Meeus, les Blauw en Zwart n’ont pas connu de phénomène durant ces années.