Najar-Vargas: deux renforts inattendus

Najar-Vargas: deux renforts inattendus

Le retour au premier plan de Ronald Vargas enchante ses équipiers. Andy Najar et Ronald Vargas constituent les deux belles surprises du Sporting depuis quelques semaines.

Najar, le polyvalent

Trois bonnes performances et trois rencontres. À l’heure actuelle, tout le monde s’accorde à dire qu’Andy Najar est une réelle plus-value pour l’équipe de John van den Brom. "Merci, je fais de mon mieux" , déclara-t-il d’ailleurs timidement après son match de samedi.

Car, face aux médias comme sur le terrain, le jeune Hondurien est loin d’être expansif. Toujours discret et propre à l’interview, il est pareil sur le terrain : simple et efficace.

S’il était prometteur en tant que latéral, il a brillé un cran plus haut. "Je le répète, je me sens bien partout sur le terrain mais je veux jouer. Enfin, je dois tout de même avouer me sentir plus à l’aise comme ailier. J’aime attaquer, marquer des buts et mettre le nez à la fenêtre. Je n’aime pas trop défendre."

Il a même évolué sur le flanc gauche durant quelques minutes. "Nous avons des consignes spécifiques. Le T1 nous demande de beaucoup centrer, mais parfois tu les oublies un peu. Quand je joue sur mon pied contraire, je me permets de rentrer dans l’axe et de frapper. Mon pied gauche est calamiteux, je sens que je manque de puissance et de précision."

Sa montée en puissance du moment ne sort pas de nulle part. Najar a confié que ses premiers mois en Belgique furent difficiles. Son acclimatation posait problème. "J’étais seul dans un pays que je ne connaissais pas. Désormais, ma femme et mes enfants sont venus me rejoindre et ils me donnent cette confiance dont j’avais besoin. Je passe tout mon temps avec eux et cela me permet de me sentir mieux autant à la maison que sur le terrain."

Son objectif est désormais de faire son trou dans le onze de base. "Je pense être assez bon, posséder assez de qualités pour m’y imposer. Je devrai tout de même compter avec une belle concurrence, mais j’ai déjà remarqué que je distillais de bons ballons à Mitrovic. Puis, je peux apporter une touche plus technique au groupe."

De ses origines vient son rêve : faire évoluer Anderlecht comme une équipe latino-américaine. "Nous sommes capables de jouer le toca-toca. C’est juste une question de confiance. Prenez Sacha Kljestan. À l’époque, en MLS, je n’avais pas conscience de son talent. En arrivant ici, je me suis dit que ce gars jouait comme un Sud-Américain."

Versé dans le groupe de la France, de la Suisse et de l’Équateur, l’ American kid du Sporting rêve toujours de la Coupe du Monde.

"J’ai de grandes chances d’y aller. J’étais présent tout au long de la campagne et je suis le plus jeune Hondurien à évoluer en Europe. Notre poule ne sera pas simple, mais nous pouvons en sortir. Il me reste à jouer en club pour mettre le plus de chance de mon côté pour y aller."

Vargas, la technique hors-norme

Une première titularisation cette saison à Charleroi il y a deux semaines et un premier but samedi contre Waasland-Beveren. Un beau coup de tête sur une offrande de Chancel Mbemba, histoire de mettre le Sporting définitivement à l’abri. Mais ce but valait bien plus que trois points pour le Vénézuélien de 27 ans. Ses équipiers sont convaincus que cela marque son véritable retour. Enfin. “Je pense que c’est la bonne cette fois” , sourit Massimo Bruno, qui s’est fait suppléer par Vargas suite à une petite blessure juste avant la pause. “Il faut surtout le voir à l’entraînement pour en être convaincu. Il réalise régulièrement des trucs exceptionnels.”

Cheikhou Kouyaté, souvent dans les parages du milieu de poche à l’entraînement, ne peut que confirmer. “Il peut te mettre des dribbles incroyables ou te sortir une passe que tu n’avais pas vu venir” , détaille le défenseur sénégalais.

Fabrice N’Sakala lui a même déjà trouvé un surnom qui illustre tout cela : “Vargas, c’est notre mini-Zizou. Il n’a pas le même gabarit mais je trouve que la comparaison peut exister, toutes proportions gardées, car il possède une technique hors norme et sait très bien conserver le ballon. Tu peux lui faire une passe dans n’importe quelle condition et tu sais qu’il va plus que probablement ne pas la perdre. C’est très important d’avoir un tel joueur. Cela rassure et soulage une équipe.”

Beaucoup de ses équipiers voient bien Vargas venir épauler Aleksandar Mitrovic en attaque. “Il pourrait vraiment aider notre buteur , explique Andy Najar. Sur l’aile, il ne peut pas montrer toutes ses qualités, comme il pourrait le faire en soutien de l’attaquant de pointe.”

Outre les qualités techniques dont ceux qui se souviennent du Vénézuélien époque brugeoise ne doutaient pas vraiment, Ronald Vargas est revenu d’une énième blessure avec un autre état d’esprit. Cela n’a pas échappé à Kouyaté, l’un des plus rugueux à l’entraînement. “C’est la première fois que je le vois aussi agressif, dans le bon sens du terme. Souvent, il me rendre carrément dedans ou me met des tacles (rires) ! Ce n’était pas le cas dans le passé et c’est évidemment très bon signe.”