J8: RSC Anderlecht vs Cerlce Bruges et les autres...

Vantenten sifflera Anderlecht-Cercle Brugge

Le match de samedi prochain contre le Cercle Brugge sera dirigé par Bart Vertenten. Il sera assisté par Rien Vanyzere, Thibaud Nijsen et Alexandre Boucaut. Le match débutera à 20h00.

Silvio Proto: "On pouvait en mettre 6"

Les Anderlechtois pouvaient souffler après cette victoire face au Cercle.

La joie était présente mais modérée. Silvio Proto était content du match mais pas des buts encaissés. "Nous avons bien joué", a-t-il déclaré au micro de RSCA TV. "Nous avons fait le jeu et disons que le public était heureux car il préfère toujours un 3-2 à un 1-0. Mais en tant que gardien, ça fait toujours mal d’encaisser par deux fois."

Il pointait tout de même le manque de réalisme offensif actuel. "On a joué comme Anderlecht le doit : offensivement. Cela engendre souvent des contres adverses et on les a payés cash car on a pris un but malchanceux en fin de rencontre. Devant, on a eu les occasions et honnêtement on pouvait en mettre cinq ou six. Les balles de 2-0 et même de 3-0 étaient nombreuses mais n’ont pas fini au fond."

Olivier Deschacht avait retrouvé son poste de prédilection sur le flanc gauche. Le trentenaire a joué son jeu en allant au duel afin d’aller chercher une victoire. "Après quelques matches nuls, elle a fait du bien, a-t-il commenté. Je suis vraiment content de notre prestation. De la première à la dernière seconde, nous avons joué au football, nous avons créé alors que nous sortions d’un gros match contre Galatasaray. En se projetant autant vers l’avant, on savait qu’ils allaient contrer et c’est arrivé par deux fois."

Un coup de génie de Persoons propulse Lokeren (3-2)

Lokeren poursuit sa remontée au classement grâce à cette victoire face au KaVé.

Lokeren, battu 1-0 au Legia Varsovie jeudi en Europa League, pouvait se consoler en montant seul sur la 3-ème marche du podium de la Pro League de football avec 14 points. Il lui suffisait pour cela de battre Malines au Daknam dimanche soir. Ce qui fut fait au terme d'un passionnant match à rebondissements qui clôtura en apothéose cette 8-ème journée.

L'objectif de Lokeren était donc clair, restait à l'atteindre. Dutra chuta toutefois lourdement sur la tête tout au début de la rencontre. Il reprit part au jeu après avoir été soigné sur la touche, mais avait visiblement perdu une bonne partie de ses moyens.

Leye le remplaça peu avant la demi-heure, et ... l'ouverture du score par Abdurahimi à la 31-ème.

Un goal splendide auquel répliqua aussitôt Matthys. La première frappe de l'ex-montois ne surprit pas un attentif Copa, mais l'essai de loin qui suivit juste après de l'angle opposé fut sans pardon (1-1, 36-ème).

Abdurahimi, encore lui, et à nouveau sur un assist de Vanaken, redonna l'avantage à Lokeren dès la 51-ème. Matthys manqua cette fois l'égalisation en tirant à bout portant dans les nuages. Un raté sans conséquence, Bateau signant le 2-2 de la tête sur un centre de... Matthys (55-ème). Ce dernier fut ensuite remplacé par Vandam (66-ème), tandis que Remacle doublait Abdurahimi (74-ème).

L'objectif de Lokeren s'éloignait au fil des minutes qui passaient inexorablement.

Galitsios tenta désespérément sa chance du bout du monde et, miracle, une géniale déviation du talon de Persoons trompa Biebauw (3-2, 82-ème).

Le Club de Bruges "explose" Courtrai (5-0)

Le Club Bruges remonte dans le top 5.

Le FC Brugeois n'a pas manqué l'occasion de remonter dans le top-5 de la Pro League en battant Courtrai 5-0 (mi-temps: 1-0), dimanche dans le cadre de la 8-ème journée. Avec 13 points il reste cependant derrière Anderlecht (18) et La Gantoise (16), et pourrait aussi être dépassé par Lokeren (11), opposé à Malines à 20 heures.

Courtrai ne prend pas ses distances vis-à-vis du play-off III avec à peine 1 point de plus que Zulte Waregem, avant-dernier.

L'entraîneur brugeois Michel Preud'Homme, privé de Castillo et De Sutter, avait d'emblée titularisé en pointe Obbi Oularé, 18 ans, le fils de Souleymane Oularé, l'ancien compère de Strupar au sein de l'attaque de l'équipe de Genk championne de Belgique en 1999.

Oularé fils, qui avait récemment fait ses débuts sous la vareuse brugeoise à ... Genk (1-1), a fortement pesé sur la défense courtraisienne, obligeant le gardien Keet à sortir le grand jeu pour l'empêcher d'ouvrir le score à la 24-ème. Un quart d'heure plus tard il plaçait un heading hors de portée du Sud-Africain, libérant ainsi son équipe tenue en échec (0-0) par Torino jeudi en Europa League.

Mulemo, entré au jeu à la mi-temps, aurait pu égaliser à la 70-ème, alors que Courtrai jouait à dix suite à l'exclusion (2 cartons jaunes) de Chanot, et qu'Oulare avait été remplacé par Izquierdo.

Son envoi échoua sur le poteau. Courtrai avait épuisé sa dernière cartouche.

Bruges en avait encore... quatre: Vazquez (2-0, 74-ème), Izquierdo (3-0, 83-ème), Simons (4-0, 88-ème) et Menegazzo (5-0, 90-ème).

Staelens : " Anderlecht est l’équipe la mieux préparée"

Lorenzo Staelens actuel entraîneur du Cercle de Bruges et ancien joueur d’Anderlecht a reconnu la supériorité d’Anderlecht lors de la rencontre comptant pour la huitième journée de championnat.

"Anderlecht mérite amplement sa victoire. Le premier but après cinq minutes nous a fait mal, mais nous avons réagi en faisant bien tourner le ballon. Le but juste avant la pause nous a aussi fait mal, ce qui a rendu le début de la deuxième période très difficile puisque les visités nous ont pressés haut. Cependant, je n’ai rien à reprocher à mes joueurs car nous sommes tombés sur l’équipe qui est, pour moi, la mieux préparée en ce début de championnat" déclare Staelens.

Rien de grave pour Praet

La non présence de Dennis Praet dans le onze qui démarra le match contre le Cercle de Bruges pouvait laisser penser que sa blessure au mollet encourue lors de la rencontre contre Galatasaray était plus grave que prévue.

Il n’en est rien, Hasi ne l’a pas fait jouer par mesure de précaution et il voulait octroyer du repos à Praet.

"Dennis avait trop mal pour jouer et je ne voulais pas prendre le moindre risque d’aggraver la blessure. Praet réalise un excellent début de saison et cela aurait été dommage de le perdre pour plusieurs semaines" déclare l’entraîneur.

Heylen : " confiance de l'entraîneur "

Michael Heylen a reçu du temps jeu contre le Cercle de Bruges suite la blessure de Nuytinck, il a joué un match correct mais il s’en veut sur le premier goal de Bruges.

"L’entraîneur avait le choix entre moi et Dendoncker et il m’a choisis pour débuter le rencontre contre le Cercle de Bruges. Cela a toujours été mon rêve de jouer pour Anderlecht. Nous nous attendions à ce que ce ne soit pas facile face au Cercle de Bruges" déclare le défenseur central.

"Le premier but est a moitié de ma faute, j’ai oublié Buyl. L'entraîneur m’a dit que je n'avais rien à me reprocher mais cette balle, entre la défense et le gardien, ne doit jamais passer. Je me sens encore une certaine responsabilité mais heureusement, nous avons gagné" ajoute le joueur.

"Je crois que j'ai la confiance de l'entraîneur sinon je ne jouerais pas ici et je n’aurais certainement pas commencé ce match"conclut-il.

Andy Najar, l'homme du match

A Istanbul, Andy Najar avait brillé en tant que latéral droit, samedi soir, c’est comme ailier qu’il a poussé Anderlecht vers la victoire.

Ayant parcouru un nombre incalculable de kilomètres sur son flanc, il avait tout de même la fraîcheur suffisante pour mettre à mal toute l’arrière-garde du Cercle. Entre gestes techniques et percussion offensive, il a fait très mal. Le Hondurien a ponctué son gros match par un but de la tête en fin de partie.

Les humeurs du Bomber

Mitrovic peut offrir le champagne à Defour! Sans l'intervention rapide et décidée de Steven, il risquait la "rouge" et une lourde suspension.

Cet incident n'a pas fait la une de la presse ni des reportages télévisés. Pourtant, il y a fort à parier que si le médian n'avait pas eu la présence d'esprit de se ruer sur son coéquipier pour l'empêcher de commettre l'irréparable, ce dernier s'en serait pris à son adversaire qui lui avait mis la semelle dans l'estomac. Le geste était vraisemblablement plus maladroit que méchant, mais une fois de plus, Mitro a réagi de manière impulsive. Se serait-il contenter de pousser le Brugeois ou lui aurait-il mis un coup de boule? Nous ne le saurons jamais, mais sans Defour, cela risquait vraiment de finir mal. Et dans ce cas, cela aurait été abondamment commenté et amplifié par les médias. Il est vraiment capital que le Serbe arrive à maîtriser ses nerfs, car des mauvais coups et des provocations, il en ramassera beaucoup s'il veut réellement réaliser la carrière qu'on lui promet.

Pour le reste, saluons les prestations des petits nouveaux. Conté confirme qu'il peut apporter un plus à l’équipe, Colin joue sobrement et Heylen ne s'en est pas trop mal sorti même si le premier but brugeois est pour sa pomme. autre point positif, Suarez revient petit à petit dans le coup et Defour est de plus en plus impressionnant.
Seul problème, c'est qu'en jouant de la sorte, je ne suis pas certain qu'il restera plus d'une saison à Anderlecht.

Enfin, il est impératif de resserrer les boulons en défense. Il est inadmissible de se ramasser aussi souvent deux buts. Si on peut le comprendre face au FC Bruges, ce n'est absolument pas normal contre Westerloo, le Lierse ou le Cercle. Une autre mauvaise habitude qu'il serait heureux d'enrayer, c'est de prendre un but dans les toutes dernières minutes de la partie. Un match dure 90 minutes plus les arrêts de jeu. Si les joueurs se révèlent incapables de se concentrer jusqu'au coup de sifflet final, on va encore vivre des fins de matchs décevantes et ce serait dommage, car cette équipe a un réel potentiel.

Hasi : " Ils ont assez vu ma tête "

Hasi ne tolère aucuns relâchements de la part des joueurs depuis le début de championnat, il est très exigeant envers les joueurs ce qui s’avère payant pour le moment.

"Je demande beaucoup de mes joueurs. Je veux qu’ils soient toujours affûtés. Je crois qu’à un certain moment, ils vont me frapper" déclare l’entraîneur.

"Je leur ai donné un jour de congé, ce dimanche. Cette semaine, on a passé trois nuits ensemble à l’hôtel. Ils ont assez vu ma tête. Je leur ai dit : ‘Je vous libère.’ Ils doivent récupérer. Contre le Lierse, à Galatasaray et contre le Cercle, ils ont beaucoup donné" ajoute-t-il.

"J’ai un bon groupe. Je peux lui demander beaucoup. Chapeau. La mentalité est bonne. Les très bonnes montées au jeu de Kabasele et Cyriac en étaient la meilleure preuve" conclut Hasi.

Suarez pas encore a 100%

Hasi est toujours prudent avec Suarez, il manque encore a l’attaquant de la vitesse mais ça n’inquiète pas l’entraîneur qui sait qu’après une grave blessure il faut du temps avant d’être a 100%.

"Je suis heureux de la prestation de Mati. Il a fait un très bon match. Il aurait même pu marquer davantage car il a hérité de deux très grosses occasions. Mais il faut encore faire très attention avec lui, car il n’est toujours pas en pleine possession de ses moyens. Il manque notamment encore de vitesse. Sa blessure était grave, il a besoin de temps. C’est pourquoi je n’ai pris aucun risque jusqu’à aujourd’hui. Car si ça ne tenait qu’à lui, il aurait déjà voulu jouer davantage avant" déclare l’entraîneur.

"Je n’étais pas bien dans ma peau après ma blessure. Je ne comprenais pas pourquoi j’avais été remplacé et critiqué après le match face au PSG. Je suis persuadé que ça a joué un rôle. J’ai beaucoup travaillé en Argentine et toujours en concertation avec le staff d’Anderlecht" avait déclaré Suarez en juillet pour expliquer sa blessure à l’entraînement lors d’un duel avec M’Bemba.

"Tout sa revalidation en Argentine s’est fait en symbiose. Il a notamment demandé que le docteur de Belgrano puisse assister à l’opération en Belgique. Ce qui était normal, vu qu’il le connaît depuis toujours et que c’est un de ses hommes de confiance" déclare Gerard Witters, responsable du scouting en Amérique du sud.

Colin : " encore des réglages à faire "

Maxime Colin était déçu de ne pas faire partie du onze de départ face à Galatasaray mais samedi il a pu faire ses débuts dans le stade d’Anderlecht lors de la rencontre face Cercle de Bruges.

"J’étais évidemment déçu de ne pas avoir été titularisé à Galatasaray. J’ai adoré mon premier contact avec le public. Je me suis senti poussé dans mes phases offensives. Pour les supporters, ça devait être un beau match, mais on a eu les occasions pour se mettre à l’abri. Les deux buts encaissés, ça fait toujours un peu mal. C’est un peu notre problème pour le moment. Si on doit à chaque fois marquer trois buts pour gagner, ça risque de parfois être compliqué" déclare le joueur.

"Il y a encore des réglages à faire. Depuis le début de saison, surtout suite à la blessure de Bram, on n’a pas vraiment eu l’occasion d’avoir une défense stable. Mais c’était une grosse semaine, l’essentiel c’était la victoire. Après tout, nous sommes toujours invaincus. On va continuer pour que cette série soit la plus longue possible" poursuit Colin.

Il pense en outre que son entente avec Najar se passe bien, il découvre la pression car il sait qu’il doit gagner chaque semaine depuis qu’il est à Anderlecht.

Anderlecht, service minimum

Quatre jours après son match nul à Galatasaray, Anderlecht n'a pas dû puiser dans ses réserves pour venir à bout d'une équipe du Cercle accrocheuse (3-2). Les buts anderlechtois ont été inscrit par Mitrovic et Suarez, après l'égalisation de Buyl. Najar a plié le match à dix minutes du terme d'une belle tête, malgré la réduction du score de Kabananga en toute fin de match. Les Mauves renouent avec le succès après deux nuls consécutifs en championnat et confortent leur première place au général.

1. Le large noyau du Sporting
Praet blessé à l'échauffement? Pas de problème, il y a Conte. Nuytinck forfait ? On donne sa chance au jeune Michael Heylen alors. A l'exception d'un Defour ou d'un Suarez, Anderlecht peut voir venir tant son noyau est large, peut-être même trop pour le championnat de Belgique. Privés de plusieurs joueurs, les Mauves ont malgré tout dominé confortablement une équipe du Cercle qui s'est bien défendue durant la première demi-heure. Même si la victoire du RSCA n'est pas criante dans les chiffres, elle n'a pas été très difficile à obtenir pour l'équipe de Besnik Hasi.

2. Allo la défense ?
Anderlecht aurait dû vivre une soirée plus tranquille mais il a le don d'encaisser des buts évitables ces dernières semaines. Même si le Cercle a fait mieux que se défendre et que la victoire anderlechtoise est indiscutable, il y a peut-être de quoi se poser des questions sur l'arrière-garde bruxelloise, trop perméable. Deux buts encaissés à Bruges, deux buts au Lierse, deux buts contre le Cercle : c'est trop pour une équipe comme Anderlecht, quand on sait que Besnik Hasi a fait de l'organisation son leitmotiv. De ce point de vue-là, l'entraîneur du Sporting ne sera sans doute pas content...

3. Les nouveaux apportent un plus
Point positif ? L'apport des nouveaux. Outre Defour, dont la plus value est indiscutable, Ibrahima Conte et Maxime Colin ont parfaitement rempli leur rôle ce samedi soir. L'ancien joueur de Zulte Waregem, déjà très bon à Istanbul en semaine, a encore montré qu'il pouvait apporter de la profondeur au jeu anderlechtois. Son transfert a parfois été accueilli avec scepticisme, mais finalement, il est en train de prouver qu'il a le niveau d'Anderlecht. Il a été remplacé à la 69e minute sous les applaudissement de l'exigent public bruxellois. Quant à Maxime Colin, il n'en fait pas des tonnes et préfère la sobriété. Pas forcément une mauvaise chose non plus.

Le débrief: Vanaken, le Louvre et le Soulier d'Or

Un changement marquant, une phrase qui en dit long, un chiffre parlant et qui fait parler, quelques bons et mauvais points distribués et l'équipe-type de la journée. Chaque lundi, DH.be vous propose un retour sur la défunte journée de championnat en passant par le tableau noir pour évoquer les coups tactiques du week-end, décortiquer les choix des coaches et souligner l'impact de l'un ou l'autre joueur sur le jeu de son équipe.

Cette semaine, on parle du génie d'Hans Vanaken, de la lucidité de Najar et de défenses malmenées par des centres millimétrés.


LE CHANGEMENT

Daknam venait d'accoucher d'une demi-heure soporifique. Un spectacle bien loin de la pluie de buts à laquelle on avait assisté jusque là lors de cette huitième journée de Pro League inondée par les buts comme les Fêtes de Wallonie par la pluie et les pékets. Et puis, il y a eu la sortie de Junior Dutra, remplacé par Mbaye Leye . Et le match a changé, sans que le Sénégalais y soit directement pour quelque chose. Mais la présence de Leye sur la pelouse a libéré de l'espace pour les courses d'Abdurahimi, élément vertical indispensable à l'expression du génie d'Hans Vanaken. Parce que le numéro 20 de Lokeren n'a pas besoin de grand-chose pour rappeler qu'il est au-dessus de la mêlée. Le mot vista est trop faible pour l'homme qui semble touché par un don d'ubiquité au fond de ses yeux clairs.

Son dribble qui enclenche l'action de l'ouverture du score waeslandienne mérite sa place au Louvre. Un chef d'oeuvre de justesse technique et d'efficacité, peint en un instant, avec la grâce des virtuoses qui n'ont pas besoin de faire de brouillons. Par deux fois, Hans le magnifique a régalé le déséquilibriste Abdurahimi, sans même donner l'impression d'appuyer vraiment sur l'accélérateur. Il y a quelque chose d'Iniesta dans la fausse lenteur sublime de l'homme qui valait huit millions. Un joueur que le ballon rend beaucoup plus beau que les autres. On ne peut pas déjà remettre le Soulier d'Or au mois de septembre?


LA PHRASE

Najar: "Je sais que c'est l'un de mes points faibles"

À défaut de toujours l'être dans les trente derniers mètres, Andy Najar est lucide au moment de répondre aux questions des journalistes. L'Hondurien le sait, son rendement dans le dernier geste est loin d'être à la hauteur des standards anderlechtois (formulation étrange, on le concède). Après sa prestation majuscule face au Gala, il semblait donc commencer à se faire à ce poste d'arrière droit qui le rend plus fort, faisant de lui la photocopie droitière d'un Jordan Lukaku sans doute trop vite abandonné par la direction mauve. De retour un cran plus haut face au Cercle, Najar a une nouvelle fois prouvé qu'il était un monstre de travail, accompli à coups de kilomètres parcourus, mais aussi d'efforts réalisés pour masquer ses points faibles.

Son activité de tous les instants est déstabilisatrice pour son vis-à-vis, même si elle reste brouillonne. Les sprints dans le couloir se succèdent indifféremment pour l'Hondurien, mais pas pour son adversaire direct, qui ne doit son salut qu'aux imprécisions de l'ancien de DC United. Omniprésent face au Cercle, Najar a dû attendre la fin de rencontre pour laisser une trace sur la feuille de match en concluant victorieusement l'offrande de Kabasele. Des chiffres presque indignes d'un ailier qui vole à ce point sur son flanc en piétinant son adversaire direct. Trop imprécis quand les espaces se réduisent, Andy vole dès qu'il peut déployer son aile. Un ailier hyperactif et brouillon appelé à devenir un latéral de grande classe.

LA STAT'

Certains ont fustigé une "mésentente entre Mbemba et Heylen" sur l'égalisation du Cercle. En vérité, l'arrière-garde mauve a simplement dû s'incliner devant la perfection de ce centre parti du pied gauche de D'Haene pour atterrir sur Buyl. Un centre parfait qui trompe la défense centrale , les faits se sont reproduits à cinq reprises ce week-end, sans compter la passe géniale d'Oussalah vers Pollet pour le but d'ouverture gantois, qui aurait également pu rentrer dans cette catégorie. Kabasele a régalé Najar, Tim Matthys - après avoir inscrit un but sublime - a fait voler Bateau, Sobota a permis à Oularé de dunker dans le but courtraisien et Annys a alimenté le compteur buts de Gounongbe.

La tendance, finalement loin d'être neuve, s'explique de plusieurs manières. La généralisation de la défense en zone amène souvent les centraux à abandonner le marquage jusque dans leurs seize mètres, d'abord. Une pratique qui permettra toujours au centreur habile de trouver son buteur entre les tours adverses. Surtout si on lui laisse le temps de centrer, pratique qui semble de plus en plus fréquente ces derniers temps. L'exemple de l'Atlético l'an dernier, qui laissait souvent les ballons atterrir sur la tête de Miranda et Godín, a visiblement fait des émules. Sauf que tout le monde n'a pas la défense centrale des Colchoneros , et que laisser le temps aux bons pieds de Matthys ou de Sobota d'armer un centre précis n'est certainement pas une tactique optimale pour n'importe quelle défense de notre championnat. Parce qu'un avion ne pourra jamais lâcher des bombes si on ne le laisse pas décoller.

LES BONS ÉLÈVES

Grâce à son récital face à un Lierse pathétique, Westerlo est à présent la meilleure attaque de Pro League . Un chiffre dû aux huit buts du taureau d'or Gounongbe, mais aussi - et surtout - à son association avec Mohammed Aoulad . Auteur d'une prestation grandiose, ponctuée par une reprise surprenante et un coup franc claqué dans la lucarne lierroise, l'ancien du Brussels a une nouvelle fois prouvé qu'il était déjà trop grand pour le sympathique Kuipje . Avec Mehdi Carcela, il est sans doute le joueur qui met le mieux ses qualités techniques de street player hors du commun au service de son équipe. Un dribbleur spectaculaire et efficace.

Hein Vanhaezebrouck n'a sans doute pas rangé ses rêves de 3-5-2 au vestiaire. L'association de Pollet et Depoître permet à l'ancien carolo d'avoir plus d'espaces à exploiter, comme sur l'ouverture du score où Oussalah le met somptueusement sur orbite. Et sur le troisième but, la présence de Lepoint aux côtés de Depoître permet à l'ex-buteur local de crucifier les Côtiers, offrant deux solutions de passes à Dejaegere dans l'axe. Un problème que la plupart des défenses du Royaume n'arrivent pas à résoudre.

Dans une équipe de Genk qui commence petit à petit à se trouvern Pelé Mboyo semble définitivement libéré depuis le départ de Vossen. En décrochage, il n'a pas son pareil pour mettre ses équipiers sur du velours d'un ballon léché au-dessus de la défense. Et lancé vers le but, sa technique et son sang-froid font des merveilles. La défense du RMP a fait connaissance avec l'un des meilleurs attaquants de notre championnat. Une rencontre que les Français auraient sans doute préféré éviter.


LES CANCRES

Battu par Charleroi - où Kitambala endosse de plus en plus souvent le costume de buteur providentiel - Zulte Waregem se dirige tout droit vers une saison pourrie. Les hommes de Francky Dury jouent de malchance, manquent de leaders pour redresser un navire qui prend trop rapidement l'eau, et ne parviennent pas à mettre leurs jeunes talents dans les meilleures dispositions. L'arrivée de Jorgensen ne soigne pas (encore?) les maux d'une équipe qui a perdu trop de repères pour rester dans la lumière.

On peut se réjouir du coefficient de spectacularité de notre championnat, qui nous offre fréquemment des week-ends au-delà de la barre des trente buts, mais la perméabilité des défenses est interpellante. Après huit journées, seuls les Buffalos - qui ont pourtant été critiqués pour leurs approximations défensives - ont encaissé moins d'un but par match en moyenne. Incapable de garder le zéro depuis plusieurs rencontres, Besnik Hasi commence d'ailleurs à fulminer...

Enfin, il était impossible de ne pas mentionner la simulation de Maxime Chanot . En quête désespérée d'un penalty réparateur après s'être fait bouger par Oularé sur le premier but, l'international luxembourgeois s'est jeté dans le rectangle brugeois comme un Gilardino des mauvais jours. L'arbitre lui a offert un carton jaune et un billet pour le vestiaire, d'où Chanot a sans doute pu regarder l'impuissance des siens, réduits à dix face à la machine latino-brugeoise.

Teklak: "L’animation du Standard n’est pas cohérente"

Notre consultant Alex Teklak revient la 8ème journée de Pro League. Et comme d'habitude, c'est du tac au tac avec Teklak.

1. Le retour de la rotation de Luzon ?

Cette semaine, Luzon a beaucoup parlé de la nécessité de créer des automatismes. J’étais donc assez étonné de voir qu’il a apporté autant de changements dans son équipe face à Waasland-Beveren. Cela n’est-il pas le début d’une rotation ? Luzon fait-il cela pour donner des tartines - et donc du temps de jeu - à tout le monde ? C’est fort possible, car il a désormais un groupe très large et il doit gérer cette nouvelle donne. Mais dans ce cas-là, on ne peut pas se plaindre d’un manque d’automatismes.

2. Le Standard joue trop bas.

J’ai la nette impression que l’animation du jeu du Standard est la même que la saison dernière. À l’époque, il y avait Batshuayi et Ezekiel qui prenaient très bien la profondeur. Mais ils ne sont plus là. Ce dimanche, Mpoku, Viera et Carcela décrochaient beaucoup pour venir chercher les ballons. Le Standard avait un bloc très bas pour exploiter des contres mais ce n’est pas très cohérent. L’action démarre de trop loin et il ne faut pas être trompé par le score : il y a encore beaucoup de travail pour les Liégéois ! Par contre, j’aimerais revoir Vinicius à l’œuvre. On sent chez lui le vrai attaquant de pointe mais pour l’instant, il est trop esseulé.

3. Charmé par Oulare, mais pas surpris.

Même si le score de Bruges-Courtrai est forcé, il y a eu des choses intéressantes dans la production offensive brugeoise, dans ce match assez pétillant. Je suis charmé mais pas surpris par la prestation d’Oulare, car je l’avais déjà vu à l’œuvre chez les jeunes. C’est un vrai n° 9, il a pesé sur la défense de Courtrai et on peut presque se demander pourquoi Preud’homme ne l’a pas utilisé plus tôt. La façon dont il met son but est remarquable : c’est un coup de tête de pur attaquant, alliant puissance et précision et ne laissant aucune chance au défenseur en marquage.

4. Après son début de saison, Mouscron est craint et observé.

Pour le RMP, fini donc l’effet de surprise. Les adversaires commencent à trouver la parade. On l’a vu avec Genk : Castagne, très bon, et Buffel ont obligé Langil à défendre très bas et ont ainsi éloigné le danger. Chihab s’attendait à ce phénomène et maintenant, on va voir comment son groupe, qui ne connaît pas la D1, va réagir après ces deux défaites. Il faudra du caractère.

5. Le bon travail de Mc Leish.

Genk avait surtout besoin de repères et de points. Mc Leish l’a compris et il a redonné de bonnes bases défensives à cette équipe. C’était intelligent. Maintenant, il reste encore beaucoup de choses à corriger sur le plan offensif.